Cendrine Bonami-Redler est une artiste montreuilloise et qui est fière de l’être.

« J’ai toujours voulu habiter à Montreuil » me dit Cendrine Bonami-Redler qui est née et a grandi dans une ville voisine de Seine-Saint-Denis, comme trois générations avant elle. « Quand j’étais ado et que je venais je voyais de petites maisons pas chères. Ça avait l’air d’être une ville géniale ». Plus tard, en 1998, elle vient voir une amie montreuilloise et rebelote, le même coup de foudre : «  Je veux venir vivre là ». Aussitôt dit, aussitôt fait, Cendrine s’installe, six mois plus tard, dans un lieu sans eau, sans électricité et tout à refaire vers la Croix de Chavaux. Elle le retape avec des moyens de bric et de broc. Depuis, elle n’a pas quitté la ville.

Cendrine Bonami-Redler

Il faut dire que Cendrine ne manque pas d’idées pour retaper une maison et créer !

Elle a suivi un parcours arts appliqués à l’école Duperré à Paris, puis architecture d’intérieure et design à l’école Camondo avant de devenir freelance et de le rester.

De là, elle a l’idée de proposer ses services d’architecte d’intérieur à des architectes pour travailler en complémentarité. Un jour, un architecte lui demande « Vous êtes graphiste ? » « Oui, lui répond-elle du tac-au-tac » : et voilà Cendrine qui lui fait son book car elle a des facilités à « voir » dans l’espace, et du coup, sait lire les plans. De fil en aiguille, elle se retrouve graphiste pendant six ans chez Jean Nouvel avec qui elle collabore, notamment, sur le concours du stade de France, le palais de justice de Nantes, l’Exposition universelle de Hanovre en 2000 et en tant que directrice artistique pour le concours du Quai Branly ou encore l’Expo 02 Morat en Suisse.

Cendrine Bonami-Redler

Avide de découvertes et de rencontres

Mais Cendrine ne se cantonne pas à cela : elle aime voyager, explorer les techniques, rencontrer des gens, faire de nouvelles expériences.

Pour mettre en place des expositions, elle a suivi de nombreux chantiers et a rencontré, par exemple, des moines chartreux, des castelologues partout en France.
Mais les découvertes se font aussi à Montreuil, plus précisément, au Bar du marché, chez Said. Elle y rencontre  les architectes Catherine Bizouard et François Pin (patrons de la Marbrerie) avec qui elle va collaborer notamment sur la carrière du Normandoux à Tercé.

En parallèle, Cendrine veut transmettre ce qu’elle a appris. De 2000 à 2019, elle enseigne les arts plastiques, le dessin, les techniques de représentations, les carnets de voyages à l’École de la Nature et du Paysage à Blois, de 2008 à 2019 à l’École d’architecture de la Ville et des Territoires à Marne-la-Vallée, et depuis 2006 dans son ancienne école, Camondo, en Cycle Préparatoire (prépa concours pour les écoles d’art). Elle anime aussi des ateliers de dessin et aimerait reprendre la gravure, la photo noir et blanc et la sculpture.

Le retour au dessin

Avec tout ça, Cendrine n’a plus beaucoup le temps de dessiner. Pourtant, en 2011, lors d’un voyage Erasmus à Gènes elle reprend ses outils, notamment la plume et remet le turbo.

En 2012 : dans une expo collective dans le Marais, elle montre pour la première fois des dessins : « Je vais leur montrer que ma ville, Montreuil, est belle »  : sur les 30 dessins de Montreuil proposés, 17 sont vendus en deux jours…
De fil en aiguille, toujours au gré des rencontres, elle présente, dans les bibliothèques de Montreuil, des dessins d’un campement rom dans le cadre de l’exposition « Le mois des cultures roms » en mars 2013.

Cette exposition rencontre un joli succès. Après sa visite Sara Rocchi, du service urbanisme de Montreuil, lui conseille de candidater au festival de Clermont Ferrand «  Rendez vous du carnet de voyage ».

Ce festival change sa vie.

Après trois jours de folie, Cendrine reçoit le prix du public avec 70% des votes, du jamais vu. Le prix lui est remis par Michel Renaud, fondateur du festival (qui sera malheureusement tué lors de la tuerie à Charlie Hebdo).
De retour, avec le soutien du directeur de l’école d’architecture où elle travaille, le livre est édité par « La Ville Brûle » : « De baraque en baraque, voyage au bout de ma rue »

Cendrine Bonami-Redler


Réinvitée au festival de Clermont en novembre 2014, Cendrine arrive avec son livre fraichement édité.  Au final ? Deux prix : le prix Médecins sans Frontières et le prix de la Presse Auvergne.
Rapidement réédité, ce livre est malheureusement désormais épuisé.


Cendrine dessine le patrimoine, ce qui va disparaître, ce que les gens ne regardent pas, la poésie de l’ordinaire. Elle dessine pour témoigner.
Entre autre, pendant six ans elle s’est attaché aux vieux bistrots de Paris qui disparaissent. « Dans son jus, voyage sur les zincs » (éditions Élytis) a été dessiné par Cendrine et écrit par Patrick Bard, encore le Bar du marché !

Cendrine Bonami-Redler

Les projets

« 2054 – voyage en transition » aux éditions Élytis, en collaboration avec le CAUE 54, parution en novembre 2020

Des festivals en France et en Italie, notamment PittaNaro dans la ville sicilienne de Naro, qu’elle organise avec une équipe franco-sicilienne, où, fin août, 10 personnes vont dessiner la ville dont Cendrine et un autre montreuillois : Jeff Pourquié.

La parution du carnet « À écrire » aux éditions « Sous la glycine » avec des dessins jamais publiés (encore une rencontre du bar du marché ! Décidément !)

Pour tout savoir :

https://www.cendrinebonamiredler.com/

Instagram

Des cartes postales de Cendrine sont en vente à la librairie Folies d’encre et chez Ina Luk