Du 2 au 11 juin se déroule le troisième « Festival Ciné-Palestine ». Une nouvelle édition qui s’ouvre par un concert,  le 31 mai à La Marbrerie. Pour évoquer ces festivités, le blog de Nestor a rencontré Samuel Lehoux, le coordinateur de l’événement.

Pour débuter rien de tel, qu’un concert ? Comment va se dérouler cette soirée ?

C’est une proposition en amont, le festival Ciné-Palestine et le cinéma en général, c’est aussi beaucoup de musique. Il y aura un mélange de plein d’influences musicales durant cette soirée, des sons électros et des sons plus traditionnels. Le groupe phare de ce concert c’est 47SOUL, un groupe de Palestiniens qui font de l’Arabic dabke ou, shamstep. Un mélange de danses traditionnelles du Moyen-Orient et d’électro. Cela met une ambiance très dansante parfois psychédélique. Avant Missy Ness, fera un set de hip-hop avec probablement des sons issus du monde arabe. Sama, AKA DJ SkyWalker terminera elle, la soirée avec un set techno. Grosse soirée en perspective donc, d’autant qu’à la Marbrerie, il y a de quoi se divertir toute la nuit.

Après ce concert, le festival, vous nous le présentez.

C’est la troisième édition. Un festival qui se passe dans plusieurs endroits à Montreuil bien sûr, mais aussi à Paris, Saint-Denis et Aubervilliers, dans nos cinémas partenaires. Ce festival permet de soutenir la diffusion du cinéma palestinien en Île-De-France, de valoriser de très bons films, non pas seulement par ce qu’ils sont palestiniens mais parce qu’il s’agit d’un véritable style cinématographique, très riche. Le cinéma palestinien est notamment marqué par une nouvelle génération de cinéastes qui se saisit du cinéma pour raconter des choses de manière intéressante et diversifiée, avec des approches assez surprenantes parfois. L’idée c’est donc de permettre au plus grand nombres de voir ces films. Les cinéastes palestiniens n’ont pas forcement beaucoup de moyens institutionnels donc c’est bien que des réseaux à l’internationale puissent les soutenir.

Quel est le public visé pour ce festival ?

Que ce soient des gens qui s’intéressent à la cause Palestinienne ou juste des curieux, l’objectif c’est de proposer au public le plus large ces films, de dépasser le cercle de militants, de valoriser des contenus culturels, ouvrir des fenêtres de compréhension.

Cannes s’est terminé dimanche soir. L’idée c’est aussi pour vous d’organiser un vrai festival…

… qui se déroule dans de vraies salles de cinéma. Chaque année le festival invite un maximum d’artistes. L’idée est d’avoir l’aperçu de cette richesse culturelle. Que les artistes puissent rencontrer, discuter avec le public francilien. Les séances sont l’occasion de pouvoir débattre. Cette année nous proposons une rétrospective du grand Mohammad Bakri, metteur en scène, réalisateur et acteur. Il sera avec nous durant quasiment tout le festival. Jenin Jenin, son film sera d’ailleurs projeté le 3 juin au Luminor.

Le festival sera aussi marqué par le cinquantième anniversaire de la Guerre des six jours qui opposa l’état d’Israël à ses voisins arabes, avec pour conséquence une occupation qui dure jusqu’à aujourd’hui. Une sélection de films, présentée dans le cadre du focus « Regards croisés sur 1967 » raconte comment cette guerre a été vécue et ressentie du côté des Palestinien-ne-s.

Cette année, le festival marque une escale à Montreuil. 

Nous sommes ravis d’être accueillis au Méliès de Montreuil. Le mercredi 7 juin, les spectateurs pourront voir à la séance de 20h, le film Le Chanteur de Gaza de Hany Abu-Assad. C’est une fiction qui raconte l’histoire de Mohammed Assaf, un jeune chanteur gazaouis qui a fait le pari en 2013 de participer à l’émission « Arab Idol », l’équivalent de la « Nouvelle Star ». Ce chanteur a déchaîné les passions avec sa voix, son charisme. Pour faire les auditions, il a dû braver un tas d’épreuve. Ce film raconte toute cette aventure.

Un mot de l’affiche du festival, avant de se quitter. 

Elle est inspirée d’un portrait en a-plat d’une femme de la résistance palestinienne de l’époque des années 70. Sur l’affiche du festival, elle apparaît avec une caméra 16 mm. A l’époque la caméra était considérée comme une arme qui pouvait servir la cause, au service de la propagande de la résistance palestinienne. C’est encore le cas aujourd’hui, mais ces images et ces films palestiniens ont plus pour fonction d’humaniser les Palestinien-ne-s et de montrer tout le potentiel de création artistique qui traverse la communauté palestinienne.

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+ d’infos : www.festivalpalestine.paris