Star Wax Magazine, c’est un magazine montreuillois distribué dans toute la France et devenu une véritable référence dans le milieu de la musique électronique, de la culture DJ et vinyle. Son fondateur, Marcos, nous a reçu la semaine dernière pour nous présenter le magazine et son actualité.

Star Wax Supa Cosh

Marcos aka. Supa Cosh

Comment a débuté l’aventure Star Wax ?

Star Wax est venu d’une de mes idées, mais je n’étais pas seul à la création de son identité. J’ai travaillé avec Olivier Despres, un des membres fondateurs de l’association Compos-it et Julien Douek, tous les deux graphistes de formation.

Au départ l’idée était de développer les ventes de disques que produisait l’association Compos-it, dont le but est de promouvoir le BMX freestyle, le DJing et le graffiti. Nous avions fait une proposition à Star de Rue éditions, une maison d’édition indépendante, française, qui éditait des magazines sur le rap français avec un CD en kiosque. Au départ ils avaient dit non et puis ils nous ont rappelés.

C’est parti de là. Nous avons fait une proposition de compile, un CD avec une douzaine d’artistes, DJs, beatmakers autour de la musique électronique. On a sorti un premier volume en réseau kiosque à 10 000 exemplaires et on a vendu 36% sur le premier numéro, ce qui nous a comblé ! Notre objectif été atteint puisque d’ordinaire on mettait trois quatre ans à écouler 1000 exemplaires, et là en trois mois nous en avions vendu 3 600 copies !

Nous voulions donc continuer à travailler sur ce réseau de kiosquiers, qui ne sont pas censés vendre de la musique. Du coup pour être visibles il fallait absolument encarter la compile avec un magazine, car le CD est un plus du magazine, et non l’inverse. Nous avons donc décidé de monter notre propre magazine !

Pour le numéro 3 début 2008, comme les droits d’auteur coutaient très chers car il fallait les avancer sur la fabrication et non sur les ventes, on a décidé de réduire le format A4 en A5, on a enlevé le CD et Star Wax est devenu un magazine à part entière, et il est passé en gratuit !

Neuf ans après, c’est devenu le centre de l’énergie du collectif, tout ce que nous organisons est fait autour de Star Wax.

Pourquoi avoir rendu le magazine gratuit ?

Nous avons réfléchi en terme de diffusion. Tous ces magazines de niche vendent peu, surtout dans un contexte économique où l’ensemble des magazines vendent de moins en moins, notamment à cause du développement du web. Donc nous avons préféré diffuser les 10 000 exemplaires édités plutôt que d’en vendre entre 10% et 35% maximum. Aujourd’hui, 9 ans après, nous sommes passés à 25 000 exemplaires et nous sommes toujours là !

Comment est financé le magazine ?

Par les annonceurs quand ils ont des sous (rires).  Ça leur permet de toucher un public plus large car nous sommes distribués dans les endroits où l’on diffuse la musique, plutôt difficiles d’accès pour eux. Aujourd’hui nous sommes présents nationalement sur 700 points de diffusion, à Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Bordeaux. Il y a bien sûr les disquaires, mais principalement les lieux culturels, bars ou salles de concert. Puis des concept stores lifestyle, des boutiques qui mélangent disques et vêtements, des VPCistes aussi et dernièrement à Lyon une société qui livre de l’alcool à domicile le soir. A chaque livraison, ils donnent le magazine.

Star Wax Magazine

Aujourd’hui comment expliques-tu le succès de Star Wax ?

Succès je ne sais pas, forme de réussite plutôt. Et bien d’abord le travail, la sueur, la patience, et aussi le fait d’être dans un secteur qui est encore jeune. Nous avons également cette vision à 360° et nous collaborons avec des marques qui ne sont pas seulement dans la musique et qui nous permettent d’avancer et de créer des projets intéressants ! Et puis aussi il faut dire qu’en France, il n’existe pas énormément de références sur la culture DJ. Quand j’ai eu l’idée du mag, je revenais d’Angleterre et là-bas il y avait déjà 6 ou 7 références juste pour la culture DJ alors qu’en France on en avait qu’une seule ! En France tout le monde veut être DJ mais peu de gens ont la volonté de valoriser cette culture.

Qu’est-ce que tu souhaiterais comme évolution pour le magazine ?

Avoir une équipe un peu plus structurée, où chacun a un rôle bien déterminé. Des financements bien sûr avec soit des investisseurs ou des subventions, ou plus d’annonceurs qui nous permettraient d’avoir les moyens de faire avancer la structure car aujourd’hui le magazine est pérenne et autofinancé, mais il ne nous permet pas d’investir !

As-tu une anecdote sympa à nous raconter ?

Je me souviens d’un truc assez rigolo. Quand on a fait la soirée Star Wax à Barcelone, on était venu deux jours avant la date et dans la nuit la veille de jouer je me suis déboité l’épaule. Le lendemain j’ai donc mixé avec une attelle ! Mais c’était vraiment une super fiesta, de très bons souvenirs.

Supa Cosh Artist

J’imagine que depuis 9 ans, ça n’a pas toujours été facile de faire avancer le magazine. Qu’est-ce qui te fait tenir ?

Oui c’est vrai il y a des moments de doute, quand tu donnes autant d’énergie par rapport à la récompense, dans un monde où tout est basé sur l’argent. Mais il y a beaucoup de choses qui me font tenir. Par exemple depuis un an je suis devenu rédacteur en chef de Star Wax, ce qui est pour moi un comble car j’étais très mauvais élève en Français à l’école. Aujourd’hui je sais à peu près écrire et même parfois corriger des gens. Il y a plein de choses enrichissantes dans la vie, qui construisent ta personnalité et te font évoluer. Ce n’est pas seulement l’argent !

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Quels sont tes projets aujourd’hui ?

Je travaille sur mon prochain album, car je suis moi-même DJ (DJ Coshmar) et je compose. Si tout se passe bien il sortira en 2017, 10 ans après mon dernier album ! Cette année c’est aussi les 10 ans de Star Wax, et on a des projets ambitieux, dont je ne peux pas encore parler…Et puis bien sûr on pense déjà au volume 3 de la compile, même si la seconde vient à peine de sortir.

Parlons-en justement. Le 10 février c’est le lancement officiel de la compile Star Wax X Posca vol. 2, que nous avez-vous concocté ?

La sortie de la compile a pris un peu de temps… On a lancé le concours d’illustration du picture disc (Ndlr : vinyle dont les deux côtés sont illustrés entièrement) en mars 2015. On pensait avoir les disques en juin et on les a reçus finalement mi-décembre. On y croyait presque plu. Après deux dates de lancement mi-septembre à Strasbourg et une début octobre à Nantes sans les vinyles, la soirée parisienne arrive, et cette fois-ci les vinyles sont là. La sélection des morceaux a été faite par l’équipe et oscille entre trap, hip hop, tropical basse musique et deux morceaux qui ont gagné des concours de remix, dont le morceau People Dansa par Nicobox. Il y a également le beatmaker grenoblois Linkrust, qui a d’ailleurs gagné des concours aux Etats-Unis avec le label Stones Throw, qui est une énorme référence dans le milieu hip hop. Il a aussi travaillé avec des rappeurs américains. La compile Star Wax sert aussi à redonner de la visibilité en France à des artistes comme lui.

Mercredi 10 février, ce sera donc la soirée de lancement au Comptoir Général à Paris, toujours en collaboration avec Posca. Il y aura les artistes Wayne et Xoer qui feront des performances sur des voitures, et également un espace de libre expression pour le public avec des Posca offerts. Et puis bien sûr une bonne dizaine de DJs ! Dont Dj Vadim, en tête d’affiche, miss Vaitea, une italienne qui a sorti un album en rap en anglais chez BBE records, DJ Ness, Ugly Mac Beer ainsi qu’Adrian Pastor et moi-même DJ Cosh…


Merci à Marcos pour cet entretien.

Pour un avant-goût musical de la compile, rendez-vous sur SoundCloud !

Le vinyle est dispo dans les bacs autour de 20 euros et bien sûr lors de la soirée de lancement.

Retrouvez tous les dessins ayant participé au concours, les sets des DJs présents, et plein d’autres belles choses sur starwaxmag.com.

Pour s’inscrire à la soirée, c’est ici.