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Belleville, 17h : Milena et Oscar m’ont donné rendez-vous Au Zorba, connu pour ces fameuses jam sessions. Entre pluie et beau temps, nous prenons le risque de nous installer en terrasse avec deux bières et un thé (à vous de décider qui prend quoi ;)). Je commence alors à dégainer mes questions. Le moment était vraiment délicieux, avec deux personnes extra, et en plus ils font de la bonne musique. Encore !!!

Alors les Lord Jim, comment est né votre groupe ?

Milena : Nous nous sommes tous rencontrés au Lycée Paul Valéry, dans le 12eardt de Paris, en seconde. C’était en 2003. Oscar et moi sommes devenus amis très vite car nous avions très envie de monter un groupe de rock, avec la même vision de la musique à l’époque. Peu de temps
après nous avons rencontré Hugo, le bassiste, et Yohan qui était le batteur, mais qui a quitté le groupe depuis.

Oscar : L’idée au départ était vraiment de monter un groupe de rock assez dur, quasi punk, mais agrémenté d’une touche psychédélique. Notre musique a ensuite évolué.

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Lord Jim c’est un duo, un trio, un quatuor ?

O. : Le duo existe depuis quelques années déjà. D’ailleurs on peut dire que le duo a autant existé que le quatuor et existe maintenant autant que notre formation en trio. Certains préfèrent d’ailleurs le côté intimiste du duo. Tourner à quatre avec toute la logistique que ça implique n’était pas évident. De plus pour certaines salles la batterie posait problème. L’idée d’un duo acoustique est alors apparue. Cette forme nous a également permis de développer notre univers musical.

 

Et au niveau de l’orientation musicale, vous vous êtes éloignés du côté punk, non ?

M. : Oui notre groupe a beaucoup évolué. D’abord j’ai pris des cours de chant (rires). J’ai fait un an de chant lyrique, cela m’a permis de poser ma voix.

O. : Nous avons tous fait des études de musique. Le fait de former un groupe au lycée a déterminé ce qu’on voulait faire. Nous avons ensuite fait en sorte de concrétiser ce projet. Hugo et moi avons fait l’American School of Modern Music, et puis nous sommes tombés amoureux de la musique noire américaine, du blues, de la soul, du jazz et nous l’avons intégrée à notre univers musical.

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Et à l’avenir comment voulez-vous faire évoluer votre musique ?

M. : Bien entendu on va garder notre esprit rock !

O. : Oui le rock, c’est nos racines et puis il est difficile de se revendiquer soul musicians en étant parisiens et blancs (rires). Cette musique est très liée à une culture et une histoire, des racines. Nous ne nous revendiquons pas comme représentants de la musique noire américaine. Ce que nous revendiquons, c’est l’influence que cette musique a eu sur notre style et sur nous-même. Notre musique est très personnelle. Il y a des influences de rock, de musique expérimentale, c’est un mélange ! Nous avons maintenant la formation en duo acoustique et en trio avec le bassiste à la contrebasse, ce qui nous permet de travailler sur des accentuations jazz.

Milena, ta voix m’a vraiment troublée. Elle m’a rappelé celle d’Amy Winehouse. Cette chanteuse vous a-t-elle également influencés ?

O. : A l’époque ça a été une véritable révélation. On s’est dit qu’elle était comme nous. Son look, son univers. On s’identifiait beaucoup.

M. : Oui énormément ! Elle m’a vraiment touchée. Mais je dirais que ça nous a autant marqué que des groupes comme Led Zeppelin, des groupes de rock des sixties blues ou psychédélique.

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J’ai entendu parler d’un album. Qu’en est-il ?

O. : Il y a 7 ans, des personnes se sont intéressées à nous. Nous répétions à l’époque dans un studio
à Saint-Ouen. Il s’est d’ailleurs créer une véritable complicité, une amitié même avec ce producteur. Cette collaboration nous a permis de beaucoup évoluer, de trouver notre voie. Nous avions composé au départ seulement 4 titres pour un EP, puis finalement nous avons composé 8 autres titres pour créer un véritable album. Mais l’histoire s’est corsée par la suite. Nous avons fini l’album il y a trois ans et malheureusement nous n’avons toujours pas pu en faire la promotion.

M. : L’histoire est un peu triste. Au début bien sûr nous étions ravis ! Nous nous sommes dit que notre carrière allait vraiment décoller, que nous allions devenir des Rock Stars (rires) ! L’album est bien là et peut-être qu’il sortira un jour. En attendant nous le proposons à la vente lors de nos concerts, et bientôt en téléchargement légal !

Vous êtes un jeune groupe, vous réussissez tout de même à tourner ?

M. : Nous avons par exemple pu participer en mai dernier au Festival Jazz Marathon à Bruxelles et c’était vraiment une expérience super ! Sinon nous réussissons à avoir quelques dates, mais la conjoncture est difficile. Et puis nous sommes lassés des conditions dans lesquels certaines salles nous proposent de jouer !

O. Certaines salles font vraiment des économies sur les artistes. Il faut également amener le public, donc pas facile. Ce qu’il nous faudrait c’est un manager, un bookeur, pour nous permettre de trouver de nouveaux contrats et organiser une tournée d’été !

Et sinon les Lord Jim, vous faites quoi d’autre dans la vie ?

M. : Depuis quelques temps en plus de lord Jim je chante avec d’autres formations, et j’ai même un projet en solo ! Malheureusement pour l’instant cela ne me fait pas vivre, donc il m’arrive parfois de faire des petits boulots. Ce n’est pas facile tous les jours mais au moins je fais quelque chose qui me plaît ! Je pense que l’important pour l’avenir c’est vraiment de multiplier les projets. Cela permet de multiplier ses chances mais aussi de faire évoluer sa musique.

O. : Quant à moi je suis intermittent du spectacle. Je travaille pour différentes compagnies de théâtre pour lesquelles je compose la musique. Je donne pas mal de cours aussi, notamment dans des écoles, des interventions dans le cadre des nouveaux rythmes scolaires. Je fais par exemple de l’initiation au rythme avec les plus petits ou des projets de comédies musicales avec les plus grands. J’adore ça ! Et ça m’a beaucoup appris.

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Vos prochains projets ? Dates ? Sortons nos agendas !

M. : Lors de notre dernier concert il nous est arrivé quelque chose d’assez cool. Parmi les spectateurs, il y avait le directeur de Radio France Bleu, il a flashé et nous a programmés pour le live acoustique du mercredi 11 novembre. Nous sommes vraiment très contents. Nous jouerons également le samedi 24 octobre prochain au Zorba à Belleville.

O. : Il faut savoir aussi que nous sommes diffusés sur pas mal de radio sur le territoire, notamment Radio Coteaux et Radio libertaire. Et sinon nous te tiendrons informée pour les prochaines dates, bien évidemment !

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter les Lord Jim ?

M. : De se faire remarquer ! Et la radio est peut-être un début. C’est un très bon signe je trouve.

O. : Oui c’est la preuve que notre formation fonctionne, que notre univers musical plaît. Et donc il faut espérer qu’il y ait un maximum de gens comme ça avec ce petit pouvoir pour nous faire connaître. Venez et si ça vous plait, diffusez nous! (rires)

Ma dernière question porte sur le nom de votre groupe, d’où vient Lord Jim ?

O. : Cela vient d’un roman de Joseph Conrad. Lord Jim est un officier de marine, il est second sur un bateau et convoie des pèlerins en direction de la Mecque lorsqu’ils se font surprendre par une tempête. Tout le monde pense que le bateau va couler. Lord Jim s’enfuit alors avec le Capitaine et laisse malgré lui le bateau et ses passagers. Finalement le bateau ne coule pas et le scandale éclate. Au lieu de se défiler, Lord Jim assume son erreur, et commence sa rédemption. Nous avons choisi ce personnage pour ce qu’il représente. Il aime l’aventure, il a des idéaux, il incarne le romantisme, et nous, on est très romantiques !

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Un grand merci à Milena et Oscar pour cette première interview qui je pense sera la première d’une longue série !