Israël Horovitz, l’auteur américain le plus joué dans le monde est l’invité du Festival Court au Théâtre 2016. Pour la soirée d’ouverture, ce grand dramaturge nous fera l’honneur de sa présence ! Un événement qui s’annonce mémorable avec la représentation de trois pièces courtes écrites par lui.

Ils vont ouvrir le bal mardi au théâtre Berthelot, avec La Marelle… Le Blog de Nestor a eu le plaisir de partager un déjeuner avec Laurence Côte, metteur en scène de la pièce, et les comédiens Émilie Piponnier et Jérémie Milsztein.

la marelle israel horovitz laurence cote

Pourquoi choisir de monter La Marelle ?
Laurence : Je connaissais déjà Horovitz par d’autres pièces, c’est un auteur que j’aime beaucoup, j’étais ravie à l’idée de mettre en scène une de ses pièces courtes. Pour le Festival Court au Théâtre, on est dans des conditions de création épurées, un décor simple. La Marelle est une pièce qui s’y prête bien. Et puis j’avais déjà travaillé avec Émilie… en lisant la pièce, j’ai pensé à elle.

Ce que j’aime dans La Marelle, c’est qu’on est à la fois dans une écriture très réaliste, qui rappelle presque le cinéma, et en même temps il y a une forme d’absurde. On est dans un espace-temps qui n’est pas réaliste, entre présent et passé. Ce double langage me plaît beaucoup.

Émilie : Cette pièce m’a bouleversée. Les thèmes qui y sont abordés m’intéressent : l’abandon, la solitude et l’amour. Et j’ai trouvé ce rôle féminin magnifique.

Jérémie : Je connaissais la pièce depuis un moment car j’en avais travaillé des extraits. Les rôles sont incroyables !

On ne comprend pas tout de suite les enjeux de la pièce, un mystère plane : dans un jardin public, une jeune femme joue à la marelle, un homme l’interrompt, il souhaite lui aussi jeter sa pierre…
Laurence : Oui, la première fois qu’on lit la pièce on est perdu, mais c’est justement ce qui est intrigant, c’est ce que j’ai aimé. J’ai envie que le spectateur ne sache pas où on l’emmène. Le texte est écrit avec deux couches : on navigue entre le présent et le passé. Le sous-texte s’est dévoilé petit à petit en travaillant la pièce avec les acteurs. Il me semble que toute la difficulté du théâtre contemporain c’est de ne pas tomber dans le côté trop psychologique, ce que j’appelle la « discussion devant une tasse de thé », ce qui est impossible avec Horovitz. Dans ses pièces on sent un souffle en arrière-plan, une vraie forme.

Laurence, comment avez-vous travaillé avec les comédiens ?
Laurence : J’aime être à l’écoute, sentir quand il y a des points bloquants. En échange, j’apprécie de travailler avec des comédiens qui me font confiance, qui me disent « oui » et croient en la vision que je propose. C’est agréable de créer avec des acteurs inventifs, qui ont un imaginaire qui leur permet de proposer aussi. Avec Émilie et Jérémie on se fait entièrement confiance, ça facilite tout.

Émilie, Jérémie, comment avez-vous abordé vos rôles ?
Jérémie : J’ai été beaucoup perdu. Je n’avais jamais été confronté à un rôle aussi dense, qui demandait autant de recherche. J’ai dû me perdre, abandonner des choses, apprendre à ne pas me cacher. Avec cette pièce, à chaque fois que je monte sur le plateau, il y a une part d’inconnu, on ne sait pas ce qui peut se passer…

Émilie : Le personnage féminin, je le sens assez proche de moi, il y a des liens. Par exemple j’ai facilement compris sa sensibilité, son rapport à l’abandon. La marelle représente son refuge… j’ai dû apprendre à y jouer !

Vous allez jouer devant Israël Horovitz, l’auteur de la pièce… qu’est-ce que ça fait ?
Jérémie : Curieusement je ne suis pas trop inquiet, j’aurais plus tendance à avoir peur du regard de mes proches !

Émilie : On est fiers ! Et en même temps on essaie de ne pas y penser, ce n’est pas notre place… C’est très important de raconter l’histoire telle qu’il l’a imaginée… et j’aimerais qu’il soit surpris !

La Marelle, d’Israël Horovitz, le mardi 10 mai à 20h30 au Théâtre Berthelot, 6 rue Marcellin Berthelot à Montreuil, métro Croix de Chavaux (ligne 9). Festival Court au Théâtre.
Mise en scène : Laurence Côte
Avec : Émilie Piponnier et Jérémie Milsztein

Un grand merci à Laurence Côte, Émilie Piponnier, Jérémie Milsztein et Herman Delikayan !

Le Blog de Nestor est partenaire du Festival Court au Théâtre.