Parler d’Anne-Marie Vesco, c’est comme vouloir faire un article sur Leonard de Vinci en une colonne dans la page faits divers d’un journal local.

Mission difficile !!!! Artiste multi exposée et multi éditée, son lumineux atelier se trouve à Montreuil.

Définir son travail ?

Référencée, à tort ou à raison, dans l’art   « Brut Contemporain », elle fait de la peinture un objet, ne recherchant pas le décoratif, mais l’esthétique de la boule à neige à paillettes.

Vous êtes intrigués ?

Allez, je vous emmène en visite.

Le travail d’Anne-Marie, c’est comme un arbre au large tronc dont elle explore une branche, puis une autre, et encore une autre, mais dont toutes les branches continuent à pousser, à leur rythme, au gré des saisons et des années.

Ne vous étonnez pas alors de trouver sur sa très riche page Web (amvesco.fr)  des séries récurrentes, et d’autres qui réapparaissent de-ci de-là, des séries longues, d’autres qui se chevauchent ! 

Une expo, une matière, un événement peuvent déclencher la floraison d’une nouvelle branche. À tel point qu’une année lors des portes ouvertes des ateliers d’artistes (2013) une visiteuse pensait que plusieurs artistes différents exposaient.

Focus sur deux branches

Une des  premières branches à pousser fut celle des éléphants, en 2003.

Puis après d’autres, vint le travail sur les Vanités, inspiré des œuvres de  Philippe de Champaigne. Sur cette thématique, les premières peintures, en noir et blanc, représentent des corbeaux. De là, Anne Marie réfléchit à la symbolique du miroir, symbole de la vanité car n’offrant que le reflet de notre  éphémérité. 

Enlevant le tain de miroirs à l’aide d’acides, elle les associe avec des  photographies (bouquets de fleurs fanées, radios travaillées sous Photoshop …) imprimées sur transparent et repeintes.  

Influencée par les métiers d’art dans son processus de création, elle tente des inclusions, mélange résine et verre, en découvre l’incompatibilité, conserve la résine. Qui surprend : on pense à un verre bombé alors qu’il s’agit de matière pleine transparente, derrière laquelle joue la peinture.

L’objet valorisé

Fondamental dans le processus de création : l’objet. Chaque œuvre a une histoire qui lui est propre. Quelle est son origine, d’où vient-il et, au final, chez qui va-t-il être exposé ? 

L’objet revêt un aspect magique, devient une sorte de grigri qu’on déteste ou qu’on adore car il nous parle.

Anne Marie chine ou achète dans des ressourceries, nombreux sont ceux et celles qui lui donnent des objets : elle ne les recycle pas, elle les métamorphose en un objet d’art. L’exigence artistique est toujours là pour que l’œuvre  apporte quelque chose au-delà de nous même, nous permette de méditer, créer, nous inspirer.

De là l’idée récente de prendre des photos de son travail créatif, façon « making of », afin de garder trace des avatars de l’objet dans une temporalité réparatrice.

Retrouvez-la aux Portes ouvertes des ateliers d’artistes (du vendredi 9 au dimanche 11 octobre) au 17 rue Beaumarchais .