Montreuilloise depuis 2015, Julia Litvine a installé son atelier de plasticienne à l’usine Charton, ravie de pouvoir enfin vivre et créer à Montreuil.

Avant cela, elle a beaucoup créé, beaucoup bourlingué. Sa formation artistique débute dans les squats parisiens où une émulation permanente lui permet de s’initier à la performance, aux installations et bien sûr aux arts plastiques dans la pluralité de leurs techniques.

L’art comme terrain de jeu et la vie considérée comme une œuvre d’art à part entière, elle passe des années à voyager, multiplier les expériences, de tournées théâtrales à travers l’Europe à la vie au Mexique, en passant par des expériences d’autonomie en Ariège et dans les Cévennes. Paris est toujours son refuge, le retour à la case départ. De retour du Mexique, elle  découvre dans un squat ami une immense fresque en mosaïque.

Pour cette amoureuse de Niki de Saint Phalle et Gaudi, c’est la révélation, la découverte de son médium de prédilection. A partir de ce moment là, de la décoration de boutiques , restaurants et maisons de particuliers, en passant par l’artisanat d’art et les bijoux, elle couvre tout de mosaïque.

Un temps au service de la couleur et de l’esthétique, Julia Litvine en revient à ses premières amours artistiques : petit à petit, le sujet prend le pas sur l’esthétique et la mosaïque devient le medium qui lui permet de s’exprimer sur le monde, la philosophie, la spiritualité.

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Ainsi cette année, nombre de ses tableaux dénoncent des problèmes contemporains.

 «  La nef des fous » traite des migrants morts en Méditerranée, elle met en scène un vaisseau sans gouvernail livré aux vents mauvais. Terminé pendant le premier confinement elle prend conscience que le vaisseau est aussi celui d’une humanité désemparée et livrée à elle même au cours de cette année 2020.

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« Mercantilus » met en avant un monde écocide (le Leviathan) avec une planète qui brûle dans la gueule béante d’un monstre, mirage de la société de consommation qui dissimule son aspect mortifère derrière un masque jovial.

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« L’âge d’or » est un monde idéal et paradisiaque où règne la fraternité au milieu d’une nature sauvegardée.

Sur un autre tableau, nous découvrons une amabie protectrice (yokai japonais) qui éloigne les virus et avec eux tous les enjeux mortifères révélés par cette crise.

Le tableau sur lequel elle travaille actuellement est une femme perchée sur un oiseau qui s’envole au dessus d’une ville pleine de prisonniers du covid, poursuivant son étoile afin de montrer que nous possédons tous les ressources nécessaires  pour échapper à l’enfermement et à la noirceur qui nous oppresse.

Le rêve de Madame Mozaic : construire un lieu d’art insolite en vitrail, mosaïque, kerterres et habitations  imaginaires, lieux d’accueil et d’échanges dans le respect des écosystèmes.

Son actualité : Des cours de mosaïque, dessin et arts plastiques, collectifs et particuliers ; des projets plein la tête et de nouvelles œuvres tout le temps.

Le travail de Julia Litvine est visible sur facebook : Madame Mozaic (notamment sa fresque à Sciacca en Sicile ….)