Mathieu Boogaerts en concert : moment de grâce à la Marbrerie

All I wanna do

Il arrive en jean tee-shirt, avec sa guitare (électrique) et en quelques secondes, on est sous le charme. C’est bizarre comment tu m’dessines / Ces yeux noirs ces griffes ces épines... : on entre dans le monde à la fois intime et un brin lunaire de Mathieu Boogaerts avec simplicité. Il est drôle, subtil et totalement fondant. Si, comme moi, vous aviez un peu perdu de vue Mathieu Boogaerts, c’est le moment de vous y remettre !

La Marbrerie, c’est ce lieu un peu « hype » de Montreuil, avec son décor en béton brut qui plait – aussi – aux parisiens… J’avais un peu peur que ça manque de chaleur pour un chanteur tout seul, mais non. L’espace n’y est pas si grand et on n’est jamais loin de la scène. C’est propice à une écoute attentive et concentrée et c’est ce qu’il lui faut, à Mathieu (oui, on a tout de suite envie de l’appeler « Mathieu »).

Ouais, je dérive encore….

J’avoue : parfois, après les années « Ondulé » (Ouais, je dérive encore Vers je ne sais quel remords), j’ai eu l’impression que ces chansons se ressemblaient un peu toutes. L’omniprésence du rythme reggae à l’accompagnement, la voix dont les intonations changent peu, des histoires tournant toujours autour d’une improbable quête de bonheur… Et là, j’ai été complètement bluffée par ces textes incroyablement bien écrits, ces jeux de mots drôles et poétiques, une grande palette de point de vue et de sentiments. Des chansons fines et profondes, graves et légères, absurdes et réelles, la vie quoi….

Ah c’qu’on est beau au bord de la mer, j’adore

En deux heures et plus de vingt chansons (dont « Ondulé » donc, « Bien », les chansons improbables en anglais mais sans l’accent, « Avant que je m’ennuie », etc.) on a eu la démonstration magistrale que Mathieu Boogaerts est un grand grand musicien (l’art de faire sonner juste des choses très simples), un grand parolier et un homme de scène incroyable. De tous petits fils en aiguilles, sans jamais avoir l’air d’y toucher, il a conquis un public qui, en sortant de la salle, avaient des étoiles dans les yeux.