Esther Silber, quand la cuisine rime avec environnement

Esther Silber ©Simon Hervieux

C’est pour parler de la Gratiferia qui se tiendra le samedi 1^er octobre 2016 dans les locaux de la FabU, la Fabrique Utile, le restaurant qui se situe dans le cinéma le Méliès, que j’ai rencontré Esther Silber. Et puis au fil de la discussion, je me suis rendue compte que cette femme avait beaucoup de choses à nous raconter. Alors un petit Zoom-zoom sur cette passionnée s’imposait.

La FabU

Tout d’abord le rendez-vous à La FabU n’était pas « innocent » car Esther est co-gérante de ce restaurant monté en coopérative avec Adrien Heyvaerts et Nathalie Dubreuil. Les trois comparses ont répondu à un appel d’offre et ont eu la grande joie d’être choisis pour gérer le restaurant dans les nouveaux locaux du cinéma Le Méliès. A l’origine aucun ne travaillait dans la restauration mais était issu du monde artistique. Nathalie et Adrien habitaient dans le même immeuble et avaient pour habitude de se lancer dans des battles (batailles) de cuisine. Et quand ils ont pensé conversion, chacun de son côté s’est formé en cuisine et quand est arrivé l’appel à projet, ils se sont lancés ce défi. Nathalie, qui tenait un café-truck (café camion) au marché Paul Signac, les a rejoints. Ils ont choisi le statut de SCOP, car ils veulent lisser le plus possible la hiérarchie, que les décisions soient prises en commun et que l’entreprise appartienne aux salariés. Ouvert le 8 octobre 2015, ils sont maintenant 13 employés à proposer des repas et pas seulement aux spectateurs du Méliès.

On n’est pas du Medef ©Elsa Pauvet

Une démarche écologique

La FabU, ce n’est pas seulement de la restauration, Esther et son équipe veulent que cela s’inscrive aussi dans une vision écologique. « Nous faisons la cuisine avec des produits de saison et le plus possible locaux. Nous ne proposons pas de tomates en hiver par exemple. » Les produits sont travaillés directement sur place, ce qui nécessite donc beaucoup de personnes en cuisine. L’équipe se réunit une fois par semaine pour faire les menus. « Ici, il n’y a pas d’esprit de brigade. » Chacun apporte des idées de menus. « L’amour de la cuisine doit se retrouver dans le plat ». Côté bar, la démarche de proximité est toujours là, on trouve des bières montreuilloises, le vin vient directement de producteurs.

Nous continuons à avoir pleins d’idées. Nous voulons végétaliser la terrasse, travailler avec la Crèche sur le toit pour mettre en place des lombri-composteurs.

La gratiferia

Affiche Gratiferia octobre 2016

Esther se soucie de l’environnement aussi dans sa vie personnelle. Elle fait partie d’un groupe Facebook «Montreuil récup Recycle». Les membres proposent des objets dont ils n’ont plus l’utilité. On poste une photo de l’objet et ceux qui sont intéressés se manifestent. Plus de 2 500 montreuillois se sont inscrits et ce groupe ne cesse de faire des heureux. Il y a quelques mois, quelques membres ont décidé d’organiser un espace de gratuité et Esther a proposé la FabU. Cette démarche de bénévoles a donné naissance à la Gratiferia.

La prochaine a lieu le samedi 1^er octobre 2016. Les gens sont invités à déposer leurs objets à partir de midi auprès des bénévoles et la gratiferia se déroule de 14 heures à 18 heures. « On achète trop, on regarde trop la publicité à la télévision qui nous incite à acheter des « trucs » ». Là, on peut les donner à quelqu’un qui en a vraiment l’utilité. « Toutefois, certaines personnes ont du mal à prendre gratuitement des objets, c’est pourquoi on propose la possibilité de faire des dons à des associations mais en tout cas rien ne s’achète, tout est gratuit. »

À la dernière Gratiferia plus de 400 personnes sont passées. Tout ce qui reste est donné à des associations. Rien n’est jeté.