Au fil du temps, une expo collective au Centre Tignous

Le 20 janvier, tout était prêt pour recevoir des visiteurs dans un voyage textile et temporel et puis les conditions sanitaires ont fait que les portes ne sont pas ouvertes. Pour le moment, les salles sont vides, l’exposition patiente et se languit des bruits de pas.

Nestor a eu droit à une visite privée pour vous donner l’envie, dès que la vie culturelle reprendra d’aller découvrir cette exposition.

Dix artistes contemporains proposent un voyage aux facettes variées dans le monde du fil et du textile ; voyage mis en dialogue avec des pièces d’art populaire de l’incroyable collection de Tuulikki Chompré : quenouilles ornementées, plats cérémoniels, tapettes à tapis, abécédaires …

Le travail des dix artistes se place dans une temporalité forte : le temps de la création est long et est partie intégrante de l’œuvre finale.

Sandrine Pincemaille emmène notre regard dans de vastes tableaux faits de… Je vous laisse deviner !

Sylvie De Meurville nous propose sa vision de la mer d’Aral où la géologie rejoint le système veineux.

Veronika Moos nous invite dans le monde du land art et du lin qui a poussé partout à travers le monde.

Diana Brennan crochette en fil de cuivre des racines et les dessine à l’encre de Chine.

Sylvia Eustache-Rools crée des tableaux d’os montés en plastron interrogeant notre finitude et notre vanité.

Laurent Nicolas mélange argile et cordes: le tout est cuit à 1000 degrés : la corde disparait et laisse sa trace : il en remet une autre.

Gilles Jonemann et Ysabel de Maisonneuve (commissaire de l’exposition) se sont rencontrés à Montreuil il y a deux ans lors du festival des métiers d’arts. De là est né un dialogue d’objets épistolaire. Ysabel envoyait à Gilles un objet et Gilles lui répondait par un autre objet.

Ysabel de son côté a, durant le premier confinement, teint des tissus avec l’ancestrale technique japonaise du shibori.

Gilles Jonemann propose des objets portés en défilés mousse et tubes artificiels

Aude Tahon travaille minutieusement les nœuds coréens « maedup », pour créer bijoux et vêtements entre art et design.

Fanny Viollet de son côté fait des boules : un collier avec une boule par jour : au milieu la page de l’almanach du jour ; et là ce sont des fils divers récupérés dans la journée qui forment une toile.