Découvrez The Tattooed Lady, un salon de tatouage plein de surprises !
Découvrez The Tattooed Lady, un salon de tatouage plein de surprises !
Découvrez The Tattooed Lady, un salon de tatouage plein de surprises !
Découvrez The Tattooed Lady, un salon de tatouage plein de surprises !

La semaine dernière, je me suis aventurée en haut de l’avenue Pasteur, derrière la mairie, pour découvrir ce fameux salon de tatouage dont j’avais déjà entendu parler : The Tattooed Lady.

Très bien reçu par Julie, autour d’un thé et de quelques viennoiseries, j’ai pu en savoir un peu plus sur cet endroit qui m’a beaucoup plu, autant par l’accueil chaleureux des tatoueuses que par la force artistique qui s’en dégage. Ce n’est pas pour rien que tous les deux mois, vous pouvez découvrir au sein du salon des expositions d’artistes.

Mylooz, tatoueuse et gérante, a ouvert le salon il y a quatre ans. Dès le départ sa volonté était d’en faire un lieu permettant à d’autres personnes d’exprimer leur créativité. Elle voulait ouvrir un salon de tatouage et de curiosités, dans lequel les créateurs pourraient exposer leur travail et le partager avec les gens.

Le salon ne se cantonne pas à un seul style. Les deux tatoueuses sont capables de réaliser des modèles variés. Cependant Steph Addams est plus orientée sur les motifs mandala, le bijou, l’ornemental tandis que Mylooz se laisse facilement influencer par l’univers de la bande dessinée, dont elle est issue en tant qu’ex storyboardiste. Au salon il y a également Nanad’Panam qui exerce en tant qu’apprentie d’Entouane, un ex-tatoueur de la Boucherie Moderne, haut lieu du tatouage à Bruxelles. The Tattooed Lady accueille aussi Elodie, la prothésiste ongulaire de l’entreprise Ohlalanails, et puis bien sûr Julie, qui gère l’accueil et la communication.

Le salon est donc caractérisé par sa propension à diffuser et à promouvoir l’art et la création. Depuis l’ouverture plusieurs formats se sont succédés. Il y a eu par exemple des ateliers et des performances burlesques, en live. Une fois aussi un marché de Noël a été mis en place.  Au quotidien des créations d’artistes sont exposées dans les vitrines, en partie disponibles à la vente, avec des nouveautés tous les 6 mois environ. En plus de cela, The Tattooed Lady reçoit tous les 2 mois un nouvel artiste qui expose une partie de son travail. En ce moment nous pouvons admirer le travail de Sybil Breton dans l’exposition Omerta et filles à retordre.

The Tattooed Lady Montreuil

The Tattooed Lady Montreuil

Il existe une volonté d’exposer des artistes les plus variés possibles, qui travaillent sur des média (photo, dessin, installation), des styles (techniques) et des genres différents. Le salon accueille également aussi bien des artistes encore en formation en école d’art que des personnes comme Fabesko qui ont plus de 20 ans de métier.

Julie The Tattooed Lady Montreuil

Julie a accepté de répondre à nos quelques questions et nous a notamment expliqué cette politique très ouverte de recrutement des futurs exposants :

Julie B : Je propose toujours un rendez-vous pour rencontrer la personne et je ne refuse jamais le travail de l’artiste avant de l’avoir vu. Même si je sens que la personne n’est pas encore prête pour exposer, je lui propose de l’aide pour la pousser, avancer et revenir quelques mois plus tard pour envisager une exposition. J’ai moi-même souvent été recalée en école d’art, sans raison. Je préfère rester dans une dynamique positive et constructive.

Le Blog de Nestor : Quelles sont les conditions pour être exposé dans le salon ?

Julie B : On demande seulement une participation aux frais du vernissage. Sinon pas de frais de location, ce qui permet à tous les artistes d’exposer.

LBDN : Et toi Julie, comment es-tu arrivée au salon, raconte-nous ton parcours.

J.B. : Je suis actuellement en école d’art. J’ai toujours voulu évoluer dans ce milieu artistique mais mon parcours a été assez tortueux. Etant phobique scolaire, je suis passée par le lycée autogéré de Paris pour pouvoir réussir à terminer le cursus du secondaire. J’ai fait ensuite un an de fac d’art à Lille, puis une prépa et là je suis inscrite aux Beaux-Arts.

Après mes études j’aimerais continuer à mi-temps un travail en rapport avec le milieu artistique et garder du temps pour développer mes propres créations. Je fais du crochet autour de l’univers geek et du dessin animé. Je fais par exemple des figurines, personnages d’une vingtaine de centimètres qui représentent toutes sortes d’icônes comme Wonderwoman ou le Chat d’Alice. A côté de cela je réalise aussi des choses plus utilitaires comme des bonnets, gants, etc… Je les vends principalement sur les marchés de créateurs ou sur ma page Facebook (La crocheteuse du métro) car je fonctionne principalement par commande.

Le succès est arrivé avec le temps, à mesure que ma technique s’améliorait. Je suis complètement autodidacte. J’ai eu également la chance de rencontrer sur mon chemin My Queendom For, qui organise des marchés de créateurs et qui m’a introduite dans ce milieu. Et c’est aussi par ce biais que j’ai rencontré Mylooz, car elle m’avait acheté une paire de mitaines et nous sommes restées en contact !

LBDN : Et ton histoire avec le tatouage alors ?

J.B. : J’ai toujours eu une attirance pour le tatouage et j’ai commencé à me faire tatouer à chaque fois que je passais un examen, pour conjurer un peu ma phobie scolaire. Mon tout premier tatouage représente un texte d’Epicure, qui résume la fable du chêne et du roseau car je suis tombée sur cet auteur au rattrapage du bac. Aujourd’hui j’ai 25 tatouages et je n’ai pas passé autant de diplômes (rires). Mais il existe une sorte d’engrenage une fois que l’on a commencé. Mes tatouages ont tous leurs anecdotes, ils représentent tous quelque chose. Il y a bien sûr également un côté esthétique.

J’ai énormément de tatouages sur les jambes, pour laisser la place pour des pièces plus importantes sur les bras, que je ferai plus tard. Pour moi le tatouage s’inscrit dans la continuité. Ça fait partie de ce que je vais être, ce que je suis et ce que j’étais. C’est une façon de représenter ce qu’on est vraiment. On rapproche son corps d’un idéal, on transforme ce corps que l’on n’a pas choisi en quelque chose qui a du sens pour nous, car le tatouage on le choisit !

LBDN : Et que conseillerais-tu aux personnes qui hésitent encore à se faire tatouer ?

J.B. : Si on est pas sûr, autant ne pas le faire, car c’est un engagement pour toute la vie. Ensuite il faut surtout bien se renseigner, c’est fondamental, et instaurer un échange avec le tatoueur. Mylooz a des clients qui reviennent depuis des années. Il y a un lien fort qui se crée entre tatoueurs et tatoués !

Malheureusement on voit très souvent des gens qui arrivent avec de gros ratés qu’il faut rattraper. Un tatouage à 30 euros n’existe pas. On paye quelque chose qui reste à vie. Nous avons au salon des clients peu fortunés mais qui économisent pour éviter de se faire « scratcher ».

Il y a par exemple en ce moment la mode des micro tattoos. Il faut savoir que ces tatouages peuvent mal vieillir. Avec le temps, si c’est trop petit, la peau bouge et le dessin peut être modifié. D’où l’importance d’écouter son tatoueur. Et concernant le prix pour un tatouage, on peut difficilement établir un devis sans avoir rencontré la personne. Mais en moyenne nous sommes à 100 euros de l’heure.

LBDN : Est-il possible pour un tatoueur consciencieux de « rater » un tatouage ?

J.B : En général il n’y a pas de gros ratés, à la limite de petites imperfections que seul le tatoueur remarquera. Sinon c’est impossible ! On fait un calque, on le met sur la peau. Bien sûr il y a aussi du « free hand » mais c’est seulement dans le cas où la personne fait une confiance aveugle à son tatoueur. Ce qui peut arriver par contre assez régulièrement c’est que certains traits s’effacent et dans ce cas il faut faire des retouches, mais elles sont comprises dans le prix du tatouage, en tous cas chez nous !


MERCI A TOUTE L’EQUIPE ET A JULIE POUR CET ENTRETIEN

Retrouvez + d’infos sur le site thetattooedlady.fr et sur Facebook

Mylooz

Steph Addams

La Crocheteuse du Métro