Détail le hibou d'Espion

Détail le hibou d’Espion

Espion, graffeur montreuillois fait l’actualité : Prix silver street art pour sa façade peinte sur une maison à Montreuil, performance sur le thème de Marianne dans le cadre de la soirée rendant hommage à Tignous et aux victimes des attentats à la parole errante, le 16 mars 2016.

Début 2016, Espion a découvert par hasard, grâce au Parisien, qu’il avait été sélectionné par le site internet Trompe l’œil et qu’il était en demi-finale pour une fresque qu’il a réalisée dans le cadre du Montreuil street art festival 2015 sur la façade d’une maison, au 10 rue Barbès. Et quelle ne fut pas sa surprise de se voir attribuer le deuxième prix. Pour ce gigantesque hibou, Espion grimpé sur une échelle en équilibre précaire a utilisé 100 bombes de peinture. Alors il est fier de ce prix et de cette reconnaissance.

Le hibou

Quand petit, en 1984, il regardait la série Starsky et Hutch, pendant les scènes de poursuite en voiture, lui, il regardait les graffitis sur les murs. C’était la première fois qu’il voyait ça et il cherchait à comprendre. Très tôt il a adoré le dessin, et très tôt on lui dit qu’il était un artiste, qu’il avait de l’or dans les mains, alors lui, le bon élève, quand on l’a orienté vers un bac spécialisé en gestion alors qu’il voulait faire un bac littéraire, a tout claqué en première pour se consacrer à cet art nouveau.

A cette époque, il était difficile d’avoir des informations sur l’art du graffiti, alors quiconque allait à New York ramenait une « relique » sur laquelle tout le monde se jetait. Il fallait avoir les codes de lecture, donc d’écriture. C’est aussi la découverte du Hip-Hop et du dernier « son » du moment qu’il écoutait sur vinyle ou sur cassette.

« La rue est devenue ma galerie, mon musée, mon journal, raconte-t-il. J’avais besoin de m’exprimer en utilisant les murs. Tout le monde le fait maintenant mais à l’époque on a payé des amendes, voire fait de la prison pour certains. » Et cet art éphémère, menacé d’être recouvert à tout moment, doit beaucoup aux chasseurs d’images de graff, qu’on prenait sur le moment pour des fous, et qui ont gardé la mémoire des œuvres.

La rue est devenue ma galerie, mon musée, mon journal.

Installé depuis 2001 à Montreuil Espion a donné des couleurs à la ville et c’est d’ailleurs son slogan : « Que la couleur soit. ». Dernièrement, en un mois il a réalisé, avec le hibou, 11 autres fresques à Montreuil dont l’impressionnant enfant au collier visible au 9 bis rue Victor Hugo.

Graff d'Espion

Graff d’Espion

Des projets, il en plein la tête, après avoir lancé une souscription auprès d’Ulule (encore sous le signe du hibou !) il édite deux livres « Vandalistique » avec des photos, dessins et textes de ses œuvres. Un troisième est en route.

Alors que la couleur soit encore longtemps sur les murs de Montreuil ou dans les livres !

Les livres Vandalistique sont disponibles à la librairie Folie d’Encre, sur Espion graffiti ou directement auprès d’Espion (il en aurait toujours sur lui).


Le site d’Espion