Je crois que je suis un peu en retard pour donner ma sélection du mois… Il y a quelque chose qui m’en a empêché, je ne sais quoi, mais qu’est-ce donc ?

Blague à part, j’espère que vous allez toutes et tous bien, que vous restez le plus possible chez vous.

Tous les lieux de spectacle sont bien évidemment fermés jusqu’à nouvel ordre, les représentations qui devaient avoir lieu dans vos théâtres préférés ont été reportées, voire malheureusement annulées.

Malgré tout, le spectacle vivant bouge encore : les propositions de « théâtre à la maison » sont légion (sur les sites d’Arte ou France Tv par exemple). Je ne suis pas un afficionado des captations de spectacle, mais faute de mieux, cela peut nous permettre de rattraper certaines pièces et de diversifier nos divertissements. Le Nouveau Théâtre de Montreuil et le Théâtre Municipal Berthelot – Jean Guerrin ne sont pas en reste puisque chacun nous propose deux spectacles :

WOLFSON

Denis Lavant (photo de Nathalie Sternalski)

Louis Wolfson, écrivain newyorkais, “étudiant de langues schizophrénique”, est persécuté par sa langue maternelle, l’anglais. Il invente un procédé linguistique singulier : il cherche sans arrêt à contourner et désamorcer les mots anglais qui l’attaquent. Il les détruit, puis reconstruit d’autres, en passant par une traduction plurilingue.  L’écriture de Wolfson a fasciné Michel Foucault, Gilles Deleuze, et de nombreux psychanalystes. Elle apparaît comme une tentative, d’une grande finesse et originalité, que l’auteur met en oeuvre pour dépasser sa propre folie.


Je n’ai pas encore visionné la captation de cette lecture. Mais entendre la voix de Denis Lavant me fait toujours frissonner, donc c’est les yeux fermés (ou presque) que je regarderai ce Wolfson si intrigant.

D’après les écrits de Louis Wolfson.
Lecture : Denis Lavant.
Musique électroacoustique : Diemo Schwarz.
Conception et dramaturgie : Anne Ropers. 

(enregistré dans le cadre de la semaine du Bizarre #6, le 7 décembre 2017)

PLEASE KILL ME

Mathieu Bauer vous propose une traversée fulgurante dans l’underground du punk new‑yorkais des 70’s, l’un des mouvements culturels et musicaux les plus détonants de la fin du XXème siècle. Une plongée incroyable dans la vie quotidienne pleine de bruit et de fureur, de drogues, de catastrophes, de sexe et de poésie (parfois) du Velvet Underground, des Stooges d’Iggy Pop, du mc5, des New York Dolls et des Heartbreakers de Johnny Thunders, de Patti Smith, de Television, des Ramones ou encore de Blondie.

J’avais vu cette pièce enthousiasmante dans une des salles de la Cité de la Musique à Paris, il y a quelques années. Je me souviens avoir tapé du pied durant toute la pièce.

Adaptation, conception et mise en scène Mathieu Bauer, d’après le recueil de Legs McNeil et Gillian McCain (traduction Héloïse Esquié)
Collaboration artistique et adaptation musicale Sylvain Cartigny
avec Matthias Girbig et Kate Strong et le musiciens Mathieu Bauer, Lazare Boghossian et Sylvain Cartigny

Le point commun entre ces deux propositions, c’est qu’elles peuvent aussi se regarder avec les oreilles, si je puis dire…

Prenez bien soin de vous et à très bientôt.