Ils sont quatre, ils sont beaux et talentueux…et ils ont à peine 20 ans. Il y a Victor à la basse, Etienne à la batterie, Elie à la guitare et Breyten au chant. Chacun leur style, leurs univers mais lorsqu’ils jouent ensemble il surgit comme une alchimie qui leur permet, si jeunes, de proposer déjà leur musique. Pourvu que ça dure ! J’ai eu le privilège de rencontrer les Snowmakers autour d’une bière à la Folle Blanche à Montreuil. Ne me demandez pas d’où vient leur nom, je préfère laisser planer le mystère un tantinet sulfureux qui existe déjà tout autour…

snowmakers groupe musique montreuil

Les Snowmakers, ça fait combien de temps que vous avez créé le groupe ?

Nous avons commencé à trois, en 2010. Quand nous nous sommes rencontrés nous étions encore collégiens. On a fait une première répétition dans la salle de percussions du conservatoire de Romainville et ça s’est super bien passé. Le chanteur de l’époque est parti, le batteur aussi. La formation telle quelle existe aujourd’hui date de deux ans. Au début on faisait surtout des reprises des Creedence, des Clash, avec quelques morceaux à nous.

 Et votre rapport à la ville de Montreuil ?

On n’est pas tous montreuillois mais on connait très bien la ville, ça bouge énormément. Notre premier studio de répétition était aux Condensateurs, rue Stalingrad. C’est une immense usine avec plein de studios et autogérée par des anar’. Il y a des concerts aussi là-bas, c’est génial !

Est-ce que votre musique a évolué depuis ces deux dernières années ?

Ah oui carrément. Déjà maintenant on joue pratiquement que nos compos. Parfois on fait même un set acoustique sur scène avec violon et banjo.

On n’arrive pas très bien à définir ce que l’on fait et on n’aime pas les étiquettes. Si on devait décrire notre musique on dirait rock, funk, avec sonorités country de temps en temps, mais aussi soul, blues, jazz, …

On compose tous ensemble. Breyten arrive souvent avec des paroles et son riff, et ensuite on vient ramener du corps pour finalement créer le morceau. Depuis 2 bonnes années on joue énormément ensemble. Il y a une vraie entente entre nous. On est allés jouer à Barcelone aussi, ce qui nous a beaucoup rapprochés. Et puis on était amis même avant de faire cette formation. En plus nous trois (ndlr : Victor, Etienne, Elie) on a une formation de jazz à côté. Parfois lorsque l’on joue ensemble et que l’on trouve de bonnes sonorités, on vient les proposer à Breyten qui apporte ses mélodies et ses paroles et on mélange ! Bien sûr il y a de nombreuses fois où l’on n’est pas d’accord. C’est normal. Mais personne n’essaye de s’imposer.

snowmakers Breyten

Breyten, le chanteur du groupe

Et vos influences musicales ?

Nous avons des univers très variés et c’est ça qui fait notre force car on ne se met pas dans la lignée de qui existe déjà. Mais en gros on aime beaucoup les Clash, le punk rock nous a beaucoup influencé. Les groupes de rock mythique aussi bien sûr, le reggae, le ska, beaucoup de courants musicaux nous influencent. Du bluegrass et ça c’est un grand point commun, avec banjo, violon, contrebasse, guitare et mandoline. Du hip hop, rap, également, du blues. De la musique country, du hard rock, Motörhead, Metallica, de la musique classique, de la musique antillaise. Même de la chanson française ! (rires) L’électro ne nous plaît pas énormément. On n’entend même plus les notes à la fin, seulement des fréquences et ça nous tue les oreilles à petit feux, sans que l’on s’en rende compte. Musicalement ce n’est pas très recherché, c’est souvent fait uniquement dans un but commercial.

Vous êtes encore très jeunes, souhaitez-vous vivre de la musique ?

Oui on a tous vocation à se professionnaliser. Breyten passe son DEA de violon et Elie son diplôme en guitare. Mais Etienne (ndlr : le plus jeune du groupe à 17 ans) passe encore son bac et Victor passe une licence d’anglais.

On a tous des groupes avec lesquels on joue régulièrement. Et bien sûr on espère pouvoir se mettre intermittents du spectacle, mais bon il faut faire du cachet. On verra ! Aujourd’hui on gagne un petit peu d’argent avec le groupe mais jusqu’à maintenant on réinvestit tout pour acheter notre propre matos. Et il faut aussi compter sur l’influence des réseaux sociaux. Aujourd’hui grâce à YouTube il y a des groupes qui sont devenus super connus et qui sont restés indépendants. Les LEJ par exemple, elles étaient à Racine comme notre ancien batteur (ndlr : Lycée à horaires aménagés à Paris). Il y a 2 ans elles étaient inconnues et aujourd’hui tout le monde les connait.

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Elie, le guitariste du groupe

 

snowmakers Montreuil

Victor, le bassiste

Et les Snowmakers, comment placez-vous ce groupe dans tous vos projets ?

C’est le projet le plus ancien et le plus abouti que l’on a. On a même sorti un EP avec ce groupe. On a joué à Barcelone après avoir gagné un Tremplin (ndlr : « Big Cast Live »). C’est d’ailleurs au Gibus que l’on a joué pour ce tremplin. Et puis on a arrêté de jouer au Gibus (rires). On s’est rendu compte que c’était vraiment une machine à fric, une salle de petits bourges parisiens qui veulent se la péter devant leurs potes. Nous nous revendiquons de pouvoir jouer dans les salles indépendantes. Et c’est aussi pour ça que l’on adore jouer à Montreuil. Rien ne vaut un bon live à l’Armony, à la Comedia, à l’Escale. On a eu de la chance aussi parce que le Gommard (ndlr : groupe de rock montreuillois), des vieux gaillards de la même band que Schulz de Parabellum, nous soutient. Ils nous ont pris un peu sous leurs ailes, une aide intergénérationnelle. On fait pas mal leurs premières parties, et ça nous aide forcément !

Comment vous organisez-vous pour préparer vos tournées. Vous avez un tourneur ?

Pendant un an nous avons été en résidence dans le 20e à l’Espace Jeunes Meuris. C’est là où l’on a enregistré notre EP, et ça nous a permis de nous lancer. Mais depuis un an on a pu avoir des dates aussi parce que des personnes viennent nous contacter directement. Parfois on va également se renseigner sur les lieux et les éventuelles possibilités. Ca marche plutôt bien !

Et vous faites des collaborations musicales parfois avec d’autres groupes ?

Pour l’instant on ne fait pas vraiment de collaboration. On partage le plateau, quelquefois. Doxa  a fait notre première partie pour la sortie de son EP. On fait de l’entre-aide. Ça fait plus de monde aussi. A La Pêche on a partagé la scène avec Doxa et DR. FONKYZ et au final il y avait bien 150 personnes.

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Etienne, le batteur du groupe

C’est quoi votre meilleur souvenir en deux ans ?

Le meilleur concert c’est peut être à La Pêche, ou au Chapiteau à Romainville. Mais notre meilleur souvenir c’est vraiment Barcelone, on était vraiment dans notre bulle. Au départ on a flippé car il n’y avait personne et le public fait tout le son en fait.  Et puis petit à petit plein de gens, les gens sont venus et venus et à la fin on est sortis avec nos EP à prix libre et on en a vendu 75 ! On faisait des dédicaces d’album, de culs (rires).

Et maintenant après l’EP, quels sont vos projets à venir ?

Pour l’instant on se constitue un bon set pour éventuellement créer un album. On est aussi potentiellement à la recherche d’un bon label / tourneur qui pourrait nous donner l’occasion d’enregistrer cet album. On essaye surtout de faire en sorte que notre présentation sur scène soit la plus « clean » possible et puis bien sûr on aime aller à la rencontre du public et se faire connaître.

Et l’étranger, vous y pensez ?

Ah oui bien sûr, tournée à Los Angeles, tout ça quoi (rires). Oui on espère pouvoir partir en tournée en Europe. A Barcelone c’était vraiment mortel. Mais déjà partir dans le sud cet été ce serait top. Il faut juste que Victor passe son permis (rires).

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