EN PASSANT PAR … L’Esplanade Guernica

Le Miroir de Barquette

C’est en me dépêchant d’aller voir un film au cinéma Méliès que je me suis trouvée face à mon reflet en gravissant quelques marches.

Ce n’est pas la première fois que je croise un miroir sur un mur dans une rue, mais en général ils ne s’imposent pas directement à moi dans un face à face non recherché.

Celui-ci m’interpelle sur mes origines et c’est à mes arrières-grands-parents qui sont venus d’Alsace Lorraine en 1870 pour fuir le conflit avec l’Allemagne ou encore mon grand-père qui est monté du sud ouest pour trouver du travail ou encore… auxquels j’ai immédiatement pensés.

Qui a posé ce miroir esplanade Guernica ? La signature est inscrite en bas du miroir. L’artiste se nomme : Barquette.

Pour connaître sa démarche on peut lire sur sa page Facebook :

« Gloire à l’art de rue« 

« Le miroir est un reflet de nous-mêmes. Il révèle aussi le présent et ce qui nous entoure.

Seuls les textes que je grave sont figés. Tout ce qui les entoure est en constante évolution. De la même manière que les questions d’immigration et de genre se répètent à travers les époques et les lieux.

La fugacité de nos sociétés face à l’intemporalité des questions d’identité, c’est précisément cette dualité qui donne du sens à mon travail.

Nous ne choisissons pas de naître de parents étrangers ou homosexuels. Néanmoins, nous devons construire notre identité et notre individualité à travers cet héritage. Mes messages sont des affirmations : je suis fils de pédé ! Je suis fille d’immigrés ! Entre insulte et fierté, les questions d’identité nous renvoient à notre propre histoire.

Chaque miroir est découpé et gravé à la main. Je travaille en moyenne une heure par miroir.

Mon objectif est de faire réfléchir chaque personne qui se retrouve face à eux-mêmes et face aux questions qui pourraient les définir. Chaque personne est invitée à se regarder mais aussi à se mettre à la place de l’autre. »

Suivant le moment de la journée, les reflets changent et le miroir passe du vert au gris mais sans cesser de questionner les passants.

On peut suivre le travail de Barquette sur son site Instagram ou encore sur son blog.