Le photographe montreuillois expose « The Others » simultanément place de la République à Paris et au Centre Culturel André Malraux, au Bourget en Seine-Saint-Denis. Une centaine de clichés réalisés entre 2009 et 2013, exposés en Ile de France pour la première fois.

« The Others » est née d’un intérêt que j’avais pour la photographie populaire indienne, photographie de studio ou de quartier notamment. Au fur et à mesure de mes voyages, l’intérêt a été grandissant, plus que de regarder, j’ai plongé dans cet univers explique Olivier Culmann. J’ai recoupé deux choses, mon intérêt pour la photographie indienne et le fait de m’utiliser comme matériau ». Le membre du collectif montreuillois « Tendance Floue » a inversé le processus de création habituel. Le photographe va quelque part, prend des clichés avec sa propre vision. Là, le montreuillois a adopté les codes photographiques locaux. Il a observé la société indienne et a essayé de reproduire ses personnages. Le photographe a vécu plus de 2 ans en Inde et n’a ramené que ce qu’il a pu en percevoir.  « Habituellement l’appareil fait une partie du boulot. Si je fais une photo d’un personnage, les chaussures par exemple, vont être photographiées, même si je n’y fais pas attention alors que dans « The Others » si j’oublie un détail, il n’est pas sur la photo. Pour donner un exemple concret, la première photo que j’ai faite, c’était avec des vêtements empruntés à un chauffeur sikh. On commence les prises, le chauffeur arrête, et ajoute un stylo dans la poche avant de la veste. Ce petit stylo qui dépasse signifie que la personne sait écrire, il est classé dans une certaine catégorie. Le moindre détail est important ». Pour l’artiste, le processus est toujours long et prend racine plusieurs années avant que ne commence réellement le projet lui-même. Les petites graines poussent peu à peu, à différents moments. Dans la série « Faces », qui date de 2008, Olivier Culmann photographie les transformations de sa tête, qui passe d’un stade très chevelu avec une barbe à complètement rasée. Toutes les étapes de ce processus sont ensuite collées bout à-bout. « J’avais fait quelques photos en 2008 également pendant le projet « Made in India, où j’étais allé faire des photos de moi dans un studio et après nous avions ensemble transformé les images en les colorisant, mais ma passion pour l’Inde est bien antérieure ».

« The Others », déroute, interpelle.

« J’aime bien que les spectateurs comprennent l’exposition en 2 temps. Les gens regardent en pensant voir un portrait de l’Inde à travers les portraits d’indiens et au bout d’un moment se rendent compte qu’il y a un truc bizarre, que les personnages se ressemblent. J’aime bien cette idée que l’on croit voir quelque chose et qu’en fait il s’agit d’autre chose » analyse le créateur d’images. « Mes travaux viennent toujours d’une préoccupation personnelle. De l’ordre de la nécessité, à un moment j’ai l’envie, voir le besoin de travailler sur tel ou tel sujet, car cela te concerne et fait réagir » évoque Olivier Culmann. Lorsque « The Others » a été dévoilée en Inde pour la première fois en 2014, les indiens étaient incrédules du subterfuge « sidérés car en Inde tu ne peux pas faire partie de 2 catégories ou castes, qu’une même personne puissent incarner plusieurs castes, pour eux c’est un bug ».

 

2 lieux  en région parisienne pour une expo :

Place de la République, Paris
Dans le cadre des Rencontres Photographiques du 10ème
Jusqu’au 20 novembre 2017

Centre Culturel André Malraux, Au Bourget 93
10 Avenue Francis de Pressensé, Le Bourget
Jusqu’au 29 décembre 2017

Des liens pour voir le travail d’Olivier Culmann:

The Others


Les expos :

THE OTHERS

Culmann Olivier