Résumé des épisodes précédents:

Après avoir souhaité participer à une expérience virtuelle où il pouvait se retrouver dans la peau d’un habitant de la ville, un homme se retrouve piégé dans la simulation. Impossible de revenir à sa « vrai vie ». Rapidement il se rend compte qu’il n’est pas le seul dans cette situation. Après avoir échangé avec un homme et une femme supposés être lui-même et sa compagne, ils décident ensemble de se rendre à la boutique où avait débuté la situation afin de trouver de l’aide. Mais en sortant dans la rue, certaines choses paraissent vraiment étranges.

Le soleil était haut dans le ciel. C’était une magnifique journée, sans nuage. Pourtant certains arbres étaient arrachés, d’autres brûlés. Il s’arrêta puis d’un geste demanda aux deux autres de de faire de même. Il tendit l’oreille. Il n’y avait aucun bruit. On n’entendait aucune voiture ce qui est assez rare vu la proximité de la desserte menant à l’autoroute A3. Il ne dit rien pour ne pas apeurer davantage la jeune femme. Il regarda simplement son compagnon dans les yeux en secouant la tête. Celui-ci avait bien compris que quelque chose avait changé lui aussi. Il se contenta de répondre par un hochement de tête.

Comment était-ce possible ? Il répétait cette phrase dans sa tête. Comment était-ce possible ? Ils continuaient de descendre le boulevard en direction de la mairie. Arrivés au carrefour de la rue Signac, tous les trois s’arrêtèrent net. Devant eux un paysage post apocalyptique se dessinait. Les immeubles en ruines portaient encore les marques de bombardement. Les deux grands magasins avaient eu leurs vitrines explosées par la chaleur des flammes. A l’intérieur, on devinait que les magasins avaient été pillés après l’explosion.

Soudain un bruit vint les sortir de leur stupéfaction. Un véhicule semblait venir dans leur direction. « Vite, allons nous abriter dans le supermarché. » « Pourquoi ? Qu’est ce qu’il y a ?  » répondit inquiète la jeune femme. « Ne pose pas de question, cours le plus vite possible !!!  » Tous les trois sautèrent par dessus les étalages renversés et se mirent à l’abri au fond du magasin. Après un long silence, un bruit de moteur vint déchirer le silence de l’endroit. Grâce à une petite ouverture, elle vit trois silhouettes à l’entrée du magasin. Après les avoir reconnues, elle mit sa main devant la bouche pour ne pas crier. Déjà des larmes commençaient à couler sur ses joues. Au bout de plusieurs longues minutes, les trois lourdes silhouettes retournèrent dans leur véhicule en direction de la Boissière.

On attendit longtemps avant de sortir de la cachette. Tous les trois restèrent silencieux. Seuls les sanglots étouffés de la jeune femme résonnaient dans l’endroit désert. Les deux hommes échangeaient des regards mêlant la stupéfaction et la terreur. Au bout d’un moment il se leva. « Oui, moi aussi je n’arrive pas à y croire. J’ai l’impression de revivre un cauchemar. Que pouvons nous faire ? Nous sommes seuls et non armés. Je propose de continuer notre route vers la boutique. Je ne vois pas ce que nous pourrions faire d’autre ? Nous partirons quand la nuit sera tombée. C’est plus sûr. « 

Lorsque l’obscurité leur permit de sortir en sécurité, ils reprirent leur route. On préféra couper par les rues un peu en dehors des grands axes. Ils prirent la rue Rochebrune pour la rue Dombasle. En passant devant la Maison Populaire, il se rappela des cours de batterie qu’il prenait tous les mardis. C’était peu avant la guerre. Lorsqu’il était de mission tout en haut de sa grue*, il s’était promis de s’y remettre mais ne l’avait jamais fait.

En arrivant devant le lycée Jean Jaurès, ils se firent soudainement encercler par une dizaine de personnes armées. « Pas un geste… que venez vous faire dans le quartier ? … mais attend je te reconnais toi… tu étais vigie sur la grande grue près de la tour Altaïs. On m’a dit que tu avais été capturé la semaine dernière… comment t’es-tu échappé de leur laboratoire ? « 

« Il y a mésentente, l’homme que vous voyez là n’est pas celui dont vous parler. Il n’en a seulement que l’apparence. Je suis l’homme en question.« 

« Je ne comprend rien à votre histoire, veuillez nous suivre jusqu’à notre campement, nous occupons le lycée pour le moment jusqu’à ce qu’ils nous retrouvent… »

Il leur fallut s’y reprendre à plusieurs reprises afin de convaincre le chef de la résistance. Mais comme l’ancien guetteur avait participé à la guerre il avait pu donner plusieurs détails prouvant sa bonne foi.

La guerre contre les robots n’était pas terminé. Elle ne l’avait jamais été. Pourtant il y croyait, il avait vu les reconstructions, les boutiques à l’identique. Lorsqu’il comprit que tout cela n’était pas réel, il eut comme  un énorme vertige qui le laissa sans voix.

Le chef de la résistance prit la parole: « Nos espions ont capté des transmissions cryptées. Il est question de test sur les humains. Des tests qui permettraient aux robots de comprendre le fonctionnement des Hommes afin de nous exterminer ou pour les plus performants d’entre nous de nous asservirent. Ils se servent des prisonniers comme cobaye. Dans leur simulation, ils testent leur habileté à s’adapter à un nouvel environnement. Si le sujet montre des grandes compétences dans l’une des tâches qu’il accomplit, ils le transfèrent dans une prison où il devra travailler. Sinon…« 

« Sinon ils les éliminent…« 

« Oui c’est ça. Hier j’ai dépêché une équipe composée de mes meilleurs informaticiens afin de d’exercer une cyber attaque de leur réseau. Ils devaient injecter un virus afin de faire planter le système. Malheureusement ils ne sont pas revenus de leur mission. Je croyais que la mission avait été un échec… « .

« Nous sommes la preuve vivante que ça a marché. Le système a planté. Nous sommes sortie de la simulation mais nous sommes restés prisonniers dans le corps d’un autre ».

« Votre corps se trouve dans le laboratoire de la prison. Autant vous dire qu’il est extrêmement bien gardé. Cela serait du suicide…. mais pourquoi me dévisagez-vous comme ça ?« 

L’homme regardait silencieusement le chef de la résistance. Au fil des minutes, un sourire plein de détermination commença à se dessiner sur son visage.

« Vous savez donc ce qu’il nous reste à faire…« 

A Suivre…….